KINÉSITHÉRAPIE RESPIRATOIRE 

Et Bronchiolite

LES BRONCHIOLITES

Bronchoalvéolite, bronchopneumopathie, dyspnéisante, bronchite asthmatiforme ; autant de dénominations pour appréhender une affection aux multiples formes.

Le traitement est médical. La kinésithérapie y trouve une place de choix (utilisation de la technique de l’accélération du flux respiratoire). Un traitement contre le reflux gastro-œsophagien est souvent associé.

Les bronchiolites sont des affections des voies aériennes basses avec des causes majeures de morbidité chez le nourrisson. Ce sont ces infections vivales saisonnières, qui atteignent le plus souvent l’enfant de moins de deux ans et se caractérisent par une obstruction des bronches de petits calibres, les bronchioles.

Le responsable est un virus (VRS, virus respiratoire syncitial) qui provoque une épidémie chaque hiver d’octobre à mars .

La bronchiolite évolue en deux étapes : voies aériennes extra-thoraciques puis voies aériennes intra-thoraciques. Cette atteinte se caractérise au niveau physiopathologique par une infiltration bronchiolaire, des sécrétions bronchiques, avec formation de bouchons muqueux, ralentissement de l’activité ciliaires, et bronchospasme.

D’installation brutale (souvent liée à un phénomène contagieux : crèche etc…), elle débute par une rhinite. Le pharynx et le nez sont les portes d’entrée du virus (VRS…), il s’agit de la première étape : atteinte des voies aériennes extra-thoraciques.

La deuxième étape se concrétise par une atteinte des voies aériennes intra-thoraciques (2 à 3 jours). Les symptômes : un nez qui coule, une toux, des sibillances, une difficulté à manger et à dormir…Les secrétions, présentes ou non. La déshydratation modifie la qualité et la quantité des sécrétions.

Le diagnostic de la bronchiolite se base sur l’appréciation des signes cliniques suivants :

– Des sibillances (wheesing) à l’expiration essentiellement

– Une toux quinteuse en phase aiguë, devenant plus grasse et productive par la suite,

– Une dyspnée : tachypnée de 60 à 65 cycles/mn (au lieu de 35 chez un sujet sain),

– Une gêne respiratoire manifestée par un tirage inspiratoire sus-sternal, intercostal, des battements des ailes du nez, une respiration paradoxale.

– À l’examen, on constate une distension du thorax, une toux répétitive.

La diminution de la prise des biberons et la perte de l’appétit (signe de fatigue musculaire respiratoire) est un facteur à prendre en compte pour juger de la gravité de l’atteinte.

A l’auscultation on trouve des sibillances et un sifflement expiratoire bronchique. Un silence respiratoire est l’indice d’une obstruction grave.

Une fièvre élevée. fera suspecter une surinfection bactérienne. Hématose: présence de sueurs : hypercapnie, présence de cyanose en regard des extrémités et aux lèvres : hypoxémie.

A la radio on trouve des distensions thoraciques, des traînées hilifuges, des condensations hétérogènes ou segmentaires, des atélectasies.

L’évolution est souvent favorable. La majorité des enfants est traitée en libéral, les formes les plus sévères sont hospitalisées .

ACCÉLÉRATION DU FLUX EXPIRATOIRE (AFE)

Pourquoi l’augmentation du flux expiratoire, admise comme indication principale dans les bronchiolites ?

La rééducation respiratoire notamment dans les cas de bronchiolites (ou de mucoviscidose ) est incontournable.

Elle permet de désencombrer rapidement l’enfant et d’éviter souvent son hospitalisation. Les différentes techniques utilisées ont été évaluées lors d’une conférence de consensus datant de 1994. Cela a permis de constater que l’augmentation du flux expiratoire est la technique la plus efficace.
Dans les bronchiolites, il est désormais admis par les Médecins, les Kinés, les Parents, que le traitement repose sur la Kinésithérapie respiratoire. La prescription médicale se limite à la kinésithérapie respiratoire ou Clapping, rarement AFE. Pourtant I’AFE est la technique de désencombrement la plus efficace.

Les Médecins sont souvent peu informés des différentes techniques, et prescrivent souvent rééducation respiratoire laissant l’initiative au Kiné ou même en termes plus génériques comme Clapping.

Objectifs

Améliorer le drainage des voies aériennes.

Améliorer les échanges gazeux.

Augmentation du flux expiratoire (AFE)

L’augmentation du flux expiratoire a pour but de conserver l’élasticité bronchique et de permettre le désencombrement.

L’augmentation rapide de la pression intra-thoracique par la compression abdomino-thoracique conduit à l’expulsion des sécrétions. Le thérapeute utilise ses 2 mains. L’une posée sur le thorax l’autre sur l’abdomen sert de contre-appui. La synchronisation des deux mains assure la permanence de la progression. Le mouvement thoraco abdominal est réalisé sur le temps expiratoire par les mains du kinésithérapeute .

Le bébé est installé en décubitus dorsal, décubitus latéral, assis (s’il présente des reflux gastro-œsophagiens).

L’action est lente pour obtenir une action au niveau des petites bronches, bronchioles, elle est plus rapide pour les grosses bronches.

L’enfant plus grand peut participer en pratiquant des expirations glotte ouverte : il prononce le son A de façon guttural ou en faisant de la buée sur un carreau.

L’évacuation des sécrétions en début de progression se situe au niveau des poumons le long de l’arbre bronchique en remontant les différentes subdivisions puis en fin de progression au niveau des voies aériennes supérieures. La récupération de ces sécrétions s’effectue dans le cavum soit par aspiration soit de façon manuelle (compresse) ou tout simplement par la toux.

Toux provoquée

Elle est déclenchée par une pression sur une zone tussigène telle que la face antérieure de la trachée (ou en abaissant la langue).

Le changement de position de l’enfant (assis puis couché) favorise la toux.
Bien pratiquée elle est indolore évidemment.